Fruit de la collaboration entre le Gouvernement béninois et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, le projet de renforcement des capacités en conception et analyse des politiques de développement (Capod) travaille depuis 2008 à l’amélioration de l’efficacité des ressources humaines aussi bien dans l’administration publique, dans le secteur privé qu’au sein de la société civile. Ceci, à travers entre autres, la réalisation d’études sur les principaux problèmes économiques du Bénin. L’on dénombre à l’actif du CAPOD des dizaines de documents et études, des sessions de formation et désormais, les journées scientifiques annuelles.
La deuxième édition des journées scientifiques du Projet de renforcement des capacités en conception et analyse des politiques de développement (Capod) s’est ouverte le 13 octobre 2011 au Palais des congrès de Cotonou, sous la présidence du Ministre du développement, de l’Analyse économique et de la Prospective, Marcel de Souza, assisté du Directeur du Capod, Epiphane Adjovi.
Pendant deux jours, décideurs politiques, acteurs des secteurs public et privé, membres de la Société civile, représentants des collectivités locales et des partenaires techniques et financiers, ont débattu des résultats de la quinzaine de travaux de recherche récemment conduits par des universitaires et des chercheurs, partenaires ou membres de l’équipe du Capod. La grande attraction de ces deuxièmes journées scientifiques aura été la première session spéciale, un panel de haut niveau qui a réuni dans l’après-midi du jeudi 13 octobre, des voix autorisées autour des défis économiques de l’année 2012.
Embellie économique pour 2012
En deux heures environ, deux membres du Gouvernement, deux chercheurs, le Représentant du Conseil national du Patronat béninois (Cnpb) et un leader de la société civile ont présenté aux participants ce qui de leurs points de vue devrait être les priorités de l’Etat béninois l’an prochain. Revenant sur le programme gouvernemental et les réformes en cours sur les pôles du commerce, logistique et transport et de l’agriculture, Marcel de Souza, Ministre du Développement et Jean-Michel Abimbola, Ministre de l’Economie maritime, ont envisagé une embellie économique pour le Bénin dès 2012. Leurs espoirs sont partagés par le Représentant du Cnpb, qui appelle toutefois les gouvernants à l’exemple dans ce qu’ils demandent comme efforts aux citoyens. Représentant la Société civile, le Professeur Joseph Djogbénou, président de l’Organisation non gouvernementale Droits de l’Homme, Paix et Développement a posé des préalables aux défis à relever. Il faut selon lui, commencer par les identifier, ensuite s’organiser avant d’aller sur le chantier des solutions. L’amélioration du climat des affaires, l’offre de formation supérieure, la législation du travail, l’innovation pour la mobilisation des ressources internes, sont entres autres idées émises par l’avocat et agrégé des facultés de droit qui appelle à la résolution non superficielle des problèmes. Ses collègues économistes Barthélémy Biao et Simon Coffi Gnansounou, dans des rôles purement de chercheurs, estiment qu’il faut réaliser le minimum social commun et faire montre de sérieux et de clairvoyance dans les prévisions budgétaires et la gestion de l’inflation.
95% d’emplois informels
L’essor économique du Bénin ne peut se réaliser sans des ressources humaines de qualité. C’est pourquoi une seconde session spéciale s’est penchée sur le thème « Emploi des jeunes, Gouvernance et Croissance économique ». Sous la présidence du Directeur de Cabinet du 1er Ministre, Monsieur Antonin Dossou, les discussions ont porté sur trois communications. La première présente l’évolution du marché de l’emploi au Bénin ; la deuxième analyse la formation universitaire, le marché du travail et la croissance économique au Bénin ; la troisième est une étude sur l’impact du salaire minimum sur le l’emploi et le bien-être des jeunes. Inadéquation entre formation et marché du travail ; 95% d’emplois informels rimant avec précarité ; très faible effet du capital humain de divers niveaux d’éducation sur la croissance économique. Voilà le peu fameux état des lieux réalisé par les participants.
Recommandations au Gouvernement
Quatre autres sessions, thématiques cette fois-ci, ont meublé les deuxièmes journées scientifiques du Capod. Au total, neuf études ont porté sur les thématiques « Orthodoxie budgétaire et développement », « services sociaux de base », « … aspects sectoriels de l’économie béninoise », « intégration régionale et performances économiques du Bénin ». Ces études réalisées et présentées par Nicole Tchokpon Mèdénou, Epiphane Adjovi, Cyrille Honagbodé, Jean-Claude Kèkè et Wilfried Houédokou, ont nourri de fructueuses et constructives discussions au cours desquelles les participants ont apporté leurs contributions.
Durant les quarante-huit heures de travaux des journées scientifiques 2011, les atouts de l’économie béninoise et surtout ses faiblesses, ont été décortiqués et de nombreuses solutions proposées, ont été traduites en recommandations à l’endroit du Gouvernement et des acteurs du développement. Des recommandations qui, si elles sont mises en œuvre, apporteront du mieux à l’économie nationale.
Adaptation du texte du documentaire réalisé pour le Capod
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