L’unanimité se fait désormais au sein de la classe politique béninoise qu’il faut corriger la liste électorale permanente informatisée (Lépi). Tous les acteurs politiques étant arrivés à cette conclusion suite à divers fora précédés de missions d’évaluation, il est temps d’aller plus : corriger effectivement la Lépi.
L’agenda politique national foisonne désormais de rendez-vous tenus
sur la liste électorale permanente informatisée (Lépi). Et toutes les échéances
visent un seul but : corriger la Lépi. Autant le temps de l’observation et
de la réflexion était nécessaire, autant les acteurs en ont assez fait à
présent, pour passer à l’action. La première demande d’audit de la Lépi est
bien lointaine, antérieure aux élections de 2011. Elle avait fait l’objet de
négociations entre la mouvance présidentielle et l’opposition d’alors, sous la
médiation des présidents Zinsou et Soglo ; on était en fin février, début
mars 2011. Et toutes les parties étaient déjà d’accord, mais les élections
passées, l’enthousiasme des uns et des autres s’est émoussé pendant plusieurs
mois.
L’activisme autour de la Lépi a repris depuis le début de cette année
pour deux motifs essentiels : premier motif, Boni Yayi avait besoin de
légitimer son pouvoir, après une victoire controversée à l’élection
présidentielle du 13 mars 2011. Il en appelle alors à l’Organisation
internationale de la Francophonie qui fait effectuer par son réseau d’experts
électoraux deux missions d’évaluation du 31 janvier au 9 février puis du 14 au
20 mars 2012, assorties d’un rapport d’évaluation. Second motif, pour contester
l’opportunité du projet de révision constitutionnelle de la mouvance
présidentielle et vu que l’échéance des élections municipales, communales et
locales de 2013 était proche, les formations politiques de l’opposition clament
la correction de la Lépi comme la priorité du moment. Après les shows
médiatiques, commencent alors quelques actions concrètes.
10 mai 2012, Antoine Idji kolawolé, président du groupe parlementaire
Union fait la Nation, livre une déclaration devant la représentation nationale
en faveur de la correction de la Lépi. Il suggérait alors la prise d’une loi
pouvant permettre de poursuivre la réalisation du fichier électoral qui n’avait
pu prendre en compte des milliers de citoyens. 26 mai 2012, à Porto-Novo, le
Parti du renouveau démocratique de
Maître Adrien Houngbédji organise en faveur de ses cadres un séminaire
sur la correction de la Lépi. Fort de quatre communications de différents
experts nationaux, le parti propose une feuille de route pour la correction. 29
mai 2012, tous les groupes parlementaires, à l’initiative de l’Union fait la
Nation, se réunissent, sont unanimes sur le principe de la correction, et
suggèrent que le président du Parlement se saisisse de la déclaration faite le
10 mai par Idji Kolawolé afin qu’une commission parlementaire en connaisse et
qu’une loi corrective en découle. Enfin, 2 juin 2012, la majorité
présidentielle se retrouve à son tour en conclave, examine le rapport
d’évaluation de l’Oif et les conclusions du séminaire bilan sur la Lépi
organisé en 2011 par la Commission politique de supervision. Ses
recommandations capitalisent les propositions issues des rencontres précédentes
en vue d’améliorer le système électoral à travers la correction de la Lépi. A
partir de cet instant, le moins qu’on puisse dire désormais, est que tous les
acteurs savent ce qu’il y a à faire, sont d’accord qu’il faut le faire. Le
prochain pas à franchir est simple : enclencher le processus de correction
de la Lépi. Pour les membres de la mouvance présidentielle, il revient au
Gouvernement d’introduire le projet de loi relatif à la correction, au
Parlement son vote diligent afin que se mettent en place les structures devant
assurer la correction. Donc, trêve de fora !
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